Le point écoute parents pour un temps d’échange à la ludothèque de Lanester

On se connait de loin, on aimerait travailler ensemble mais les occasions nous ont manqué, et peut-être le temps aussi. Pourtant, on sait que l’on formerait une belle équipe ! Et puis ça arrive ! Les collègues de la ludothèque observent, s’interrogent, élaborent et nous interpellent.

Comment aborder la parentalité au sein de la ludothèque avec légèreté, convivialité et en toute liberté ?

 « Les ludothèques sont des équipements culturels qui mènent des actions autour du jeu. Elles sont des lieux ressources pour les parents et les professionnels. En favorisant le jeu, les ludothèques aident les enfants à grandir et les parents à vivre des moments privilégiés avec eux. Convivialité, éducation, socialisation et plaisir font le quotidien des ludothèques. » (Définition de l’Association des Ludothèques Françaises, ALF)

Quels ingrédients ?

Alors on se rencontre, on échange, et on s’immerge dans les lieux : on est accueillies par les 4 professionnelles qui nous font découvrir avec beaucoup de plaisir leur caverne d’Ali Baba qui fait tant rêver et jouer petits et grands. Commence alors une élaboration et une construction commune de premières interventions auprès des familles qui fréquentent la ludothèque.

« L’accueil n’est pas une finalité en soi mais seulement la première phase du lien social ; c’est ce dernier qui donne tout son sens à l’accueil. » Fisher, 1996 (spécialiste en psychologie de la santé)

 Nos expériences de cafés parents et stands convivialité à Kervénanec et Bois du Château à Lorient, ainsi qu’à Hennebont, mais également nos temps « parents papotent » du vendredi après-midi dans les locaux de l’association, nous ont permis d’observer l’importance de la spontanéité et de la simplicité.

C’est avec ces ingrédients que nous concoctons ensemble une nouvelle recette d’un temps collectif. 

Nous faisons le choix de proposer un court métrage de quelques minutes projeté sur un écran géant, à partager en famille qui permet d’engager une réflexion et la discussion. A la suite de la projection, certains parents en échangent entre eux tout en jouant avec leurs enfants. D’autres profitent de la présence des professionnelles pour évoquer leurs questionnements, leurs vécus, leurs quotidiens et se soutenir mutuellement. Nous tentons par ce média de déculpabiliser les parents, de dédramatiser parfois et de les soutenir dans leur parentalité.

Pour cette première, nous avons tâtonné, quant à l’aménagement de l’espace, la technique audiovisuelle, la façon d’aller vers les personnes. Attachées aux principes de libre adhésion de l’association, il est important que les parents aient le choix de participer à ce temps proposé. Il n’est pas question pour nous, de nous imposer dans cet espace dans lequel ils viennent pour partager un moment ludique avec leurs enfants.

Et pour se faire, nous nous sommes appuyées sur l’équipe de la ludothèque, sur leurs connaissances du lieu et du public, sur la communication de ce temps de rencontre.

  « L’enfant peut jouer seul, et en même temps le jeu fait du lien avec les autres. Il permet aux enfants d’être ensemble et d’être avec les autres générations » (« l’art de jouer » de Rémy Puyuelo dans « enfances et psy » 2000/4 n°16)

Ce lieu de la ludothèque nous a amenées à opter pour un court métrage sur la gestion des émotions de l’enfant. Il s’agit de « Grosse colère » de Célia Tisserant et Arnaud Demuynck.  De par nos échanges sur des temps individuels et collectifs avec des parents nous constatons que ce sujet est récurrent. Les émotions des enfants viennent aussi parler de la gestion des émotions du parent lui-même. Comment faire face à l’émotion de son enfant, quand elle fait effet miroir à sa propre émotion ? Comment en parler avec son enfant ? Comment réagir lorsque le parent est lui-même envahi par des émotions fortes, sans lien direct avec l’enfant ? Toutes ces questions font l’objet de riches et beaux échanges avec les parents à la suite de la projection.  Nous ne sommes pas là pour donner « un mode d’emploi » (ce qui nous ai parfois demandé…), simplement pour proposer un espace d’accueil, d’écoute, et de soutien mutuel entre parents. Que chacun puisse y mettre ses ingrédients, ses manières de faire et de pouvoir les partager.

Ce moment a permis également d’ouvrir une possibilité d’espaces individuels et la perspective de deux dates à venir pour échanger sur d’autres thématiques au sein de la ludothèque. La recette de ce nouveau temps collectif ne demande qu’à être agrémentée !